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Qualité de vie : déficience visuelle

Les faits

Mme A est atteinte d’une déficience visuelle importante et évolutive depuis son enfance. Elle a 47 ans et depuis 5 ans, le handicap s’est fortement aggravé.
Trois jours par semaine, elle se déplace de 40 km (par trajet) afin de se rendre à Namur pour son activité professionnelle, en tant que salariée. Les déplacements se font en transports en commun (train) et à pied, mais au fil des années, sa vision se dégradant, les déplacements engendrent trop de fatigue, de stress, de dangers. Mme A. se sert d’une canne de détection d’obstacles mais cette aide ne suffit pas, face aux aléas qu’elle rencontre très régulièrement (travaux, grève, changement de quais, obstacles…).
Le déficit de lumière en automne et en hiver ne lui permet aucune réaction adaptée face à un danger, et aux heures de pointe, ils sont légion. Aucune autre aide ne semble lui permettre de se faire conduire à un coût raisonnable (limites médicales ou territoriales). Il reste la possibilité du taxi social dont le coût représenterait une partie non négligeable de sa rémunération, à raison de 0,30 € du km. Sans solution, elle devra arrêter de travailler ce qu’elle ne souhaite absolument pas.
Les dangers que rencontre ou peut rencontrer cette femme à chaque déplacement finit par la traumatiser profondément et user sa capacité de braver sa peur en rue et dans les lieux publics. Malgré cette situation, et grâce à l’expérience d’une incroyable ténacité dans ses choix de vie, elle souhaite malgré tout rester active et socialement intégrée.

L’AVIQ refuse d’octroyer une aide couvrant les frais de trajets professionnels, car l’article 1142 du C.W.A.S.S. limite l’intervention à des conditions typiquement liées à un déficit moteur.

L'intervention du Médiateur

Madame A. saisit le Médiateur au sujet de cette décision de refus d’intervention de l’AVIQ.

Celui-ci interpelle l’AVIQ faisant valoir que le petit maillon que représentent les trajets de cette dame vers le travail, conditionne toute son autonomie et son insertion et puisque la peur l’immobilise littéralement, il peut être considéré qu’elle répond à l’esprit de la règlementation. En outre, contrairement à beaucoup de personnes en voiturette qui peuvent compenser leur handicap par l’adaptation d’un véhicule, Mme A. reste dépendante d’un tiers de ce point de vue. Le Médiateur recommande en conclusion que le dossier soit traité en équité.

L'issue de la médiation

L’Agence conclut que malgré les difficultés que Mme A. rencontre, cette dernière ne satisfait pas aux conditions d'octroi de l'aide. L'AVIQ ne suit pas la recommandation du Médiateur et confirme que le cadre légal strict ne lui permet pas de déroger au refus qui lui a été notifié.

Attention : chaque cas évoqué ne peut pas nécessairement être généralisé à d’autres situations. En effet, quand il traite une réclamation, le Médiateur examine la situation concrète et prend en compte les arguments invoqués et les pièces probantes apportées.